mardi 8 juin 2010

AUX ORIGINES DE HANNAH MONTANA

L'autre jour, je lisais mon bouquin du moment, "Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas", de David Foster Wallace. J'en étais à la nouvelle "Partir loin d'être d'ores et déjà très loin de tout", nouvelle par ailleurs assez tordante racontant la visite de l'auteur à la Foire de l'Etat de l'Illinois. Et quelle ne fut pas ma surprise en tombant sur ce passage :


Pour ceux qui sont restés totalement imperméables au monde merveilleux de Disney et qui ne lisent jamais les magazines people, je rappelle que Billy Ray Cyrus n'est autre que le père de Miley Cyrus a.k.a. Hannah Montana !
Je précise que cette nouvelle date de 1993, à une époque où Miley n'était peut-être même pas née, et c'est là toute la drôlerie de la chose. J'apprends donc que Billy Cyrus sortait des disques dans les années 90, qu'il était même connu (au moins dans l'Illinois) et que peut-être, pour remédier à l'essoufflement de sa carrière de rockstar, il a lancé celle de sa fille dès qu'elle a été en mesure de chanter à peu près convenablement. (Oui vous avez bien lu, je pense qu'Hannah Montana ne chante pas si mal que ça - même si ses morceaux ne sont pas aussi bons que ceux des High School Musical) Et il en a profité pour s'octroyer son propre rôle dans la série éponyme et ramasser quelques dollars. Ça me fait penser à une autre gloire du rock déchue, j'ai nommé : Rufus Humphrey de "Gossip Girl". En plus ils ont comme un air de famille, tous les deux - ambiance beaux gosses de 40 ans qui après une jeunesse à guitares, faite de tournées en bus et de grands espaces américains, sont maintenant divorcés et ont des kids teenagers avec lesquels ils entretiennent des rapports de bons copains.

Toujours pour continuer sur la fameuse Foire de l'Etat de l'Illinois, je retranscris ici un passage de la même nouvelle qui m'a fait hurler de rire :
"Mais c'est tout près de la sortie ouest que se trouve le stand religieux le plus terrifiant : une certaine Église de l'Alliance de la Foi Triomphante a tendu une énorme bannière qui demande : "QUELLE EST LA SEULE ET UNIQUE CHOSE FAITE DE MAIN D'HOMME AU PARADIS ?" Je m'arrête pour y réfléchir, signant ainsi mon arrêt de mort : en un éclair une charismatique aux sourcils broussailleux et aux seins nuls et non avenus a contourné le comptoir et investi mon espace personnel. "Alors, il donne sa langue au chat ? Hein ? Alors ?" Je lui réponds que OK, je veux bien mordre à l'hameçon. Elle darde sur moi des regards fervents mais ses prunelles ont quelque chose de désaxé, comme si elle me regardait les yeux au lieu de me regarder dans les yeux. Quelle seule et unique chose faite de main d'homme, je lui demande. Elle pointe du doigt le centre de sa paume et fait mine de visser. Coït ? C'est ça ? (Attention, je ne dis pas "coït" à voix haute.) "Une chose, une seule. Les trous dans les paumes du Christ", déclare-t-elle en continuant à visser de l'index. Terrifiant. Sauf que, je croyais qu'il était entendu que, la chair des paumes ne pouvant supporter le poids d'un homme, c'était dans les poignets des crucifiés que les Romains enfonçaient les clous ? Mais alors donc je me suis laissé embarquer dans une vraie discussion, assez pour que la dame me prenne le bras et m'entraîne vers le stand. "Il viendrait pas voir par ici une seconde ?" Elle m'enserre le bras des deux mains. L'angoisse m'envahit ; je suis programmé, depuis l'enfance, à mesurer la gravité de mon erreur. Les universitaires du Midwest dressent très tôt leur progéniture à éviter ces Chrétiens ruraux aux yeux bizarres qui annexent ardemment votre espace, à dire Ça ne nous intéresse pas au porte-à-porte et Non merci aux tracts ronéotés, à faire comme si on ne voyait pas les missionnaires aux coins des rues, comme s'ils étaient des mendiants new-yorkais. J'ai fauté."  

Autres phénomènes étranges découvert grâce à David Foster Wallace : le TWIRLING BÂTON et le CLOG DANCING. (J'ai la flemme de mettre des vidéos en ligne)