lundi 28 novembre 2011

VOILÀ.


Il y a eu celui qui a trompé sa meuf avec moi entre Liège et Paris. Puis qui a fini par la larguer, et que j'ai continué à voir par intermittences, sans se soucier du lendemain. Puis que j'ai perdu de vue pendant des années, sauf un ou deux mails. Puis que j'ai revu un soir de Septembre, à l'occasion d'un concert de son groupe à Paris. Rien n'avait changé entre nous, et tout avait changé. Il s'est casé avec une autre meuf, lui a fait un gosse quasiment tout de suite, a acheté une maison pour sa petite famille. Double vie de rockstar et de bon petit mari, sans pour autant que cela altère son grain de folie, ni l'affection que je lui porte. J'ai toujours été dans l'ombre de sa vie, et je préfère presque ça. "Tu seras toujours un danger pour moi", m'a-t-il dit.

Il y a eu celui que mon amie N a gardé au secret pendant 8 ans avant de me le présenter. La première fois, c'était à une terrasse près du Bataclan en Août 2010, je distinguais à peine ses yeux derrière ses ray-ban, il m'avait plu mais évidemment il était maqué. Deuxième rencontre cet automne, peu avant mon départ pour San Francisco. Sa meuf l'a largué, il est au trente-sixième dessous, j'ai envie de lui sauter dessus mais aussi de le laisser refroidir un peu. Un mec ramassé à la sortie d'une relation de 3 ans, ce n'est jamais sain.
Donc je prends mon mal en patience, je provoque les rencontres du dimanche soir, mais ça prend du temps, beaucoup de temps d'attirer son attention. Et pour peu qu'il ait quelqu'un d'autre en vue...

À San Francisco, premier samedi soir au pub, un mec assis deux tabourets plus loin, sirote une Oatmeal Stout en regardant le base-ball à la télé. Je jette un coup d'oeil dans le miroir derrière le bar, et je m'aperçois que ce mec est vraiment pas mal. Et tout seul, en plus. Alors je prends mon courage à deux mains et je l'aborde, ou je le regretterais toute ma vie. Et effectivement il est plus que pas mal, il est cool et fun et il m'emmène dans sa maison victorienne boire du vin de la Napa Valley et nous raconter nos vies. Au moment de passer dans sa chambre, il me prévient que he is talking to a girl at this moment, et que he doesn't think she would appreciate him having some other girl sleeping with him. Je suis donc reléguée au sofa, jusqu'à ce qu'il craque et qu'il m'invite à le rejoindre dans son lit, "on condition we don't do anything" (la bonne blague). Ce fut un agréable moment, except for les ravages de l'alcool (des deux côtés). Le lendemain à l'aube, nous avons marché dans des rues désertes de film américain, et il m'a fait un hug pour me dire au revoir.

Il y a ce mec canon dans ma nouvelle agence, dont je me demande s'il connaît au moins mon prénom. Un solitaire, qui déjeune souvent dans son coin, et que je croise rarement parce que pas du même côté de l'agence, pas sur les mêmes projets. Mais avec la chance que j'ai, il est sûrement maqué (ou gay).

Et puis il y a le voisin du 4ème gauche, que je n'ai croisé que trois fois dans les soirées chez les uns et chez les autres - mais la troisième était la bonne. Hier soir il m'est apparu sous un jour nouveau, car la voisine du 4ème droite m'a entre-temps certifié la main sur le coeur, croix de bois croix de fer, que j'ai un ticket avec lui. Je l'ai observé à la dérobée, ai apprécié son regard caressant, la présence de son corps près du mien... Il a quand même fallu que je le tire par la main jusque chez moi. Et là, le couperet : il est amoureux d'une autre fille qui est fiancée par ailleurs, donc il n'a pas de place pour quelqu'un d'autre - et tout ce que j'ai trouvé à dire a été "C'est l'histoire de ma vie, ça !"